Bienvenue au Château de Bonaguil : la barbacane
En découvrant cette entrée, on remarque d'emblée l'habile implantation de la porte, ouverte dans un rentrant de la courtine. Ce positionnement la protégeait des coups de béliers et des tirs de plein fouet. Un pont-levis (le premier des sept qui équipaient le château) rendait l'approche encore plus délicate. Trois embrasures de tirs pour armes à feu battaient les abords. Il y avait aussi l'action défensive du chemin de ronde mâchicoulé (disparu lors du démantèlement de 1793).
Cette puissante demi-lune fait fonction de masse couvrante par rapport à la colline proche qui la confronte. Un tel ouvrage avancé est l'élément primordial d'une grande forteresse, car il permet des concentrations de troupes à couvert, en un point saillant, rendant possibles des sorties. C'est bien ce que l'on pourrait considérer comme les poumons d'une place-forte. Bastion ouvert à la gorge, il ne pouvait être retourné. Il servait de sas, isolé par les fossés intérieurs et les fossés extérieurs ce qui limitait les dangers inhérents à toutes tentatives de sorties, celles-ci s'effectuant en deux temps : l'un consistant à l'abaissement des pontslevis intérieurs et l'autre (ces pontslevis relevés) en abaissant le pont-levis extérieur. L'ouvrage qui se développe sur plus de quatre-vingt mètres de pourtour est redoutable avec ses quinze canonnières. Ses murs épais (de 3,50 m à plus de 4 mètres) ses réserves, son arsenal, ses chemins de ronde en faisaient un ouvrage maître du château.